Le salon Japan Expo, ouvert à Villepinte jusqu'à dimanche, accueille plusieurs maîtres actuels du manga, dont Takeshi Obata, le dessinateur du fameux « Death Note ». Un créateur aussi aimable que sa saga est sombre.
A PRIORI pas de photo, il déteste. Et pas de questions dérangeantes non plus. Si Takeshi Obata, le dessinateur star de « Death Note », un manga qui cartonne en France depuis des mois, a accepté de venir à Paris pour Japan Expo, ce n'est pas pour se faire bousculer.
Interdites, donc, les questions sur le scénario, qui tourne autour d'un jeune serial killer en guerre contre le Dieu de la mort. Ou sur un meurtre survenu l'an dernier, en Belgique, et relié à son oeuvre. Surprise : en arrivant dans un bel immeuble parisien pour les vingt minutes d'interview réglementaires, on découvre un homme charmant, volontiers rieur, amateur d'architecture française, doublé d'un dessinateur talentueux. Et qui tolère finalement notre photographe.
« C'est assez monacal »
Takeshi Obata reçoit assis derrière une large table blanche, à côté de son éditeur personnel. Silhouette d'allumette, physique de moine taoïste. C'est la première référence qu'il emploie pour évoquer son art. « C'est assez monacal. Je dessine tout le temps, chez moi, dans ma chambre. Dès que je ne mange pas ou que je ne dors pas, je dessine. Et je ne dors pas beaucoup. » Gros bosseur donc, le jeune Takeshi Obata. Né en 1969 dans la préfecture de Niigata, il s'est d'abord entraîné sur les marges de ses cahiers d'école: « Quand j'étais en classe, je crayonnais des monstres, des Goldorak, plein de robots. C'était la grande époque du manga au Japon. C'est comme ça qu'est née l'envie de vivre de mes dessins. »
S'il est devenu célèbre, c'est grâce au jeu de go. En 1998, sa série « Hikaru no Go », qui traite de ce jeu traditionnel sous l'angle sportif, fait un tabac dans l'hebdomadaire « Weekly Shonen Jump », avant de devenir 23 volumes publiés chez Tonkam. Mais son grand succès, bien sûr, il le doit à « Death Note », scénarisé par son acolyte Ohba. Quatre millions d'exemplaires vendus en un rien de temps au Japon. En France, depuis son arrivée l'an dernier, édité chez Kana, près d'un million d'albums s'est arraché. Soit environ 100 000 par épisode. « Dans Death Note , il y a des gens qui poursuivent, d'autres qui sont poursuivis, sourit-il. Ce sont des ingrédients qui fonctionnent toujours, quelles que soient les cultures. »
Sa culture à lui l'a poussé à venir en France quand d'autres stars du manga préfèrent rester cloîtrées chez elles. « J'avais envie de venir en France, voir les bâtiments, la ville. J'aimerais bien visiter les grandes cathédrales, mais aussi toutes les petites églises. Chez nous, on a des temples. » Takeshi Obata a quand même refusé de passer au JT. On lui explique qu'en France certains auteurs se damneraient pour un tel plateau. « Je n'ai pas besoin de me montrer, rigole-t-il. Mon dessin suffit. » Un coup d'oeil sur la montre. Les vingt minutes sont écoulées. Divisées par deux, le temps de la traduction, ça fait dix maximum. Allez, une petite dernière. Depuis qu'il est arrivé, avant-hier, qu'est-ce qui l'a le plus frappé, lui, le mangaka ? « Les embouteillages. Quand on est arrivés de l'aéroport, c'était pire qu'au Japon. »
Mon avis: on comprend enfin pourquoi il n'y a aucune photo rescente de takeshi sur le net >.< ...
Commentaires
Interessant tout ça ^^